
- Comment t’est venue l’envie d’apprendre l’allemand ?
J’ai commencé l’allemand en Sixième dans une classe bilangue, un peu par hasard. En fait, j’avais entendu que tous les élèves qui prendraient allemand étaient sûrs de partir en voyage de classe. N’étant encore jamais partie à l’étranger, je n’ai pas hésité et ai tout de suite dit oui !
- Pourquoi avoir choisi la filière AbiBac au lycée ?
Dans la continuité de la classe bilangue, j’ai choisi la filière AbiBac au lycée afin de poursuivre et d’approfondir mon apprentissage de l’allemand. A l’époque, je ne pense pas que je comprenais vraiment dans quoi je m’embarquais avec l’AbiBac et ses dix heures d’allemand par semaine. Je pense que j’avais tout simplement soif de découverte, et je n’ai pas été déçue !
Bien entendu, la rentrée en AbiBac ne fut pas facile. Au début, j’ai eu un peu de mal à suivre, surtout les cours d’histoire – géographie en allemand. Mais au fur et à mesure de l’année, grâce à l’entraide, au soutien de mes camarades et à la bienveillance des professeurs, chacun a pu dépasser ses peurs et progresser. Mon séjour de six mois à Gieβen en Seconde grâce au Programme Voltaire de l’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (OFAJ) fut particulièrement enrichissant.
- Justement, que t’ont apporté tes séjours en Allemagne ?
Mes voyages en Allemagne, au-delà de la maturité et de l’ouverture d’esprit, m’ont fait prendre conscience que ce qu’on apprend en cours c’est bien, mais ce n’est pas suffisant. Finalement, même si c’est très intéressant d’un point de vue académique, cela reste très théorique, donc je peux dire que j’ai vraiment appris l’allemand une fois immergée dans le pays. Et quand je dis apprendre l’allemand, ce n’est pas seulement maîtriser la langue, enrichir son vocabulaire, sa grammaire, c’est aussi apprendre à connaître le pays, ses habitants, sa culture et ses traditions, ses paysages. C’est une expérience sensible, pas seulement intellectuelle.
Et puis mes voyages en Allemagne m’ont permis de découvrir l’Europe. J’ai découvert la chance d’habiter dans un espace où les gens sont libres de se déplacer, de s’exprimer, et cela ouvre un champ immense de nouvelles possibilités. J’ai vu que la frontière physique entre deux Etats n’était finalement pas une barrière ou un frein. Mais c’est aussi grâce à ces voyages que j’ai découvert l’engagement associatif et que j’ai souhaité par la suite me porter volontaire pour promouvoir cette mobilité européenne et cette ouverture d’esprit au sein de l’OFAJ.
- Quel a été ton parcours académique et/ou professionnel après AbiBac ?
Après le Bac, j’ai fait une Licence en Lettres et Sciences Politiques à l’Université de Poitiers. C’est un cursus d’apprentissage assez généraliste et très intense, j’en garde un excellent souvenir. Une fois ma licence en poche, j’ai intégré le Master Affaires Européennes de Sciences Po à Paris. Après le Master 1, j’ai décidé de faire une année de césure pour faire des stages et prendre un peu de recul par rapport à mon parcours académique. Aujourd’hui, je suis en deuxième année de Master et ça me plait toujours autant. Après le diplôme, j’aimerai travailler au sein des institutions européennes, à la Commission ou au Parlement et participer à l’élaboration des politiques publiques européennes, dans le domaine de l’environnement notamment.
- Dans quelle mesure as-tu valorisé ton AbiBac ?
L’AbiBac m’a donné ce petit plus sur le CV qui fait que ton profil est différent des autres, qui montre que tu es intéressé par des sujets divers, que tu es curieux. Je me souviendrai toujours de mon entretien d’admission en Master où la première question que m’a posé le jury a été : « Dites donc, je vois que vous êtes partie en Allemagne très tôt (16 ans), pourquoi si jeune ? Qu’est-ce que ce voyage vous a apporté ? ». L’AbiBac m’a permis de voyager et de me découvrir une véritable appétence pour les sujets européens.
- Que souhaiterais-tu dire à un jeune qui hésite à faire AbiBac ?
N’hésite plus, fonce ! AbiBac est une formidable expérience, tant académique qu’humaine. J’en ai encore des souvenirs plein la tête : entre les fous-rires en classe, la préparation des Plätzchen de Noël, et les discussions passionnées autour de l’actualité allemande, ou un peu moins passionnées autour du dernier devoir d’histoire…