Je m’appelle Romain, j’ai bientôt 20 ans et je vais rentrer en 3e année de médecine. Voilà maintenant deux ans que j’ai eu mon baccalauréat et mon Abitur grâce au double-cursus Abibac que j’ai réalisé au lycée Fabert à Metz !
Si je dois résumer mes années AbiBac en un mot, je dirais épanouissement. En effet, lors de mes trois années lycée, j’ai pu m’épanouir tant scolairement que personnellement.
J’ai toujours voulu approfondir mes connaissances en langues étrangères et plus particulièrement en allemand, déjà parce que j’habite à proximité de la frontière, mais également parce que cette langue me passionne, notamment par sa rigueur. La culture et l’histoire de ce pays sont riches, et c’est grâce à ce parcours en Abibac que j’ai pu les découvrir ou redécouvrir. C’est aussi grâce à ce double cursus que l’on apprend à bien s’exprimer, bien sûr en allemand mais aussi en français, en ayant un discours clair, précis et bien construit.
Durant ces trois années, on s’ouvre au monde par le biais des voyages, la découverte d’une nouvelle culture. J’ai pu participer en Seconde à un programme Sauzay pendant deux mois, qui m’a certes apporté de nombreuses choses sur le plan scolaire mais davantage sur le plan personnel. Je suis ressorti de ces deux mois d’échange en ayant davantage confiance en moi, en étant plus indépendant et plus ouvert au monde. Je suis donc parti à Nuremberg, en Bavière, où j’ai pu découvrir l’école allemande, l’histoire de cette magnifique ville et connaître mon correspondant Tim et ses parents, toujours adorables avec moi. J’ai même pu assister à un procès grâce à la mère de mon correspondant qui était juré ! J’ai gardé contact avec eux, j’ai même réalisé des échanges de deux semaines durant les deux années suivantes et j’ai encore régulièrement de leurs nouvelles !
L’Abibac, ce n’est pas seulement l’apprentissage d’une langue, mais la découverte d’une culture, de soi-même et cela nous rend plus mature.
Ce parcours est exigeant, demande de la rigueur et permet de se préparer aux études supérieures. J’ai toujours été passionné par la science et les sciences humaines et c’est pourquoi je me suis dirigé vers des études dans le domaine médical. Je suis actuellement en troisième année de médecine à Nancy. Ce choix peut vous paraître un peu incongru étant donné qu’il n’a, d’apparence, aucun lien avec la langue allemande. Cependant, le parcours Abibac m’a servi pour réussir mes études médicales. En effet de la rigueur, de l’ouverture d’esprit, de l’indépendance sont nécessaires dans tous les cursus post-bac et ce sont des compétences que l’on acquiert durant ce cursus exceptionnel. Alors quelles que soient vos ambitions post-bac, dites-vous que ce que vous avez appris en Abibac vous servira toute votre vie. De plus je suis intéressé par des cursus de recherche médicale et l’ouverture européenne (et internationale) que m’ont offert mes années lycée peut être un atout majeur durant les années à venir. L’Allemagne est un pays leader de la recherche en Europe et cela peut ouvrir de nombreuses perspectives par la suite ! Bien connaître une langue est d’ailleurs toujours un atout, quel que soit notre futur métier.
Alors si vous voulez découvrir la culture allemande, son histoire et sa langue et que vous souhaitez également mûrir, vous développer personnellement, choisissez un parcours Abibac, éclatez-vous et surtout profitez-en pour faire un échange !
Un grand merci aussi à tous mes professeurs d’AbiBac qui sont toujours disponibles et à l’écoute pour nous aider !
Par Pauline Grimmer, ex-Abi du lycée Fabert de Metz
Je suis née et ai grandi à Metz. La proximité géographique et historique de cette ville avec l’Allemagne m’a poussée à apprendre l’allemand dès la sixième. Désireuse d’en savoir encore plus sur la langue et la culture allemande, c’est tout naturellement que je me suis dirigée vers une classe AbiBac au lycée. J’ai finalement obtenu mon AbiBac au Lycée Fabert en 2014.
Après ces trois années d’apprentissage intense de la langue allemande, je ne souhaitais pas abandonner mon niveau que je considérais comme un précieux outil, à la fois pour ma vie personnelle et professionnelle. Surtout, mes quelques séjours et échanges linguistiques en Allemagne effectués dans le cadre scolaire ont développé mon envie d’y expérimenter la vie quotidienne sur le long terme. J’ai ainsi suivi des études en sciences politiques au sein d’un cursus franco-allemand entre Sciences Po Aix-en-Provence et l’Albert-Ludwigs-Universität Freiburg.
Je ressors de ces cinq années d’études grandie. En effet, quitter le confort du foyer familial à 17 ans pour partir s’installer outre-Rhin était une grande aventure, mais j’ai pu compter sur les solides bases fournies par l’AbiBac pour suivre les cours intégralement dispensés en allemand, au même titre que les étudiants locuteurs natifs. Intégrer un cursus universitaire franco-allemand permet une immersion totale dans le pays partenaire. Grâce à mes années passées à Fribourg, j’ai pu non seulement considérablement perfectionner ma maîtrise de la langue de Goethe, mais également découvrir une autre culture, une autre vision du monde du travail, un autre système académique, avec ses propres méthodes et contraintes, etc. Ces années m’ont apporté rigueur, capacité d’adaptation et des compétences interculturelles qui sont aujourd’hui les clés d’une carrière professionnelle dans un monde globalisé.
Pour ma part, cette expérience franco-allemande a également confirmé et renforcé mon intérêt pour l’Union Européenne. C’est ainsi que je me suis spécialisée en politiques européennes lors de ma dernière année d’études à Sciences Po. J’ai par la suite intégré le Collège d’Europe à Bruges pour une année d’études supplémentaire, où des étudiants de près de quarante nationalités différentes se penchent sur divers sujets européens, tels que le droit, l’économie, la politique et la diplomatie.
Après ces six années d’études, j’ai trouvé un premier emploi en affaires publiques européennes à Bruxelles, où le multilinguisme et le multiculturalisme sont la norme. Même si l’anglais y est la langue de travail dominante, la maîtrise de l’allemand et des codes culturels germaniques représente un atout considérable compte tenu du nombre de germanophones présents dans la capitale de l’Europe. L’AbiBac représente donc une réelle ouverture d’esprit, une curiosité sur le monde et sur les autres qu’il est bon de conserver tout au long de sa vie professionnelle et personnelle. C’est un défi intellectuel qui vaut la peine d’être relevé.
Eigentlich hat dieser Bericht keinen Platz in einer Revue über bikulturelle Studienerfahrungen, denn das erste Jahr meines binationalen Studiums in Frankreich war, auf vielen Ebenen, durch und durch französisch. Sicher, es gab am Anfang des Studienjahrs ein interkulturelles Training, mit Übersetzung und händchenhaltenden Pappfiguren sowie einem Austausch von Sprichwörtern, charmant genug für ein Segment bei Artes Karambolage, es gab einen wunderbaren Sprachunterricht, und einen eigenen Kurs, um sich mit dem Medienalltag und der politischen Kultur Frankreichs vertraut zu machen, und ja, der Studienzweig ist paritätisch aus Franzosen und Deutschen besetzt, wobei die Frankophilie die Liebe zum Deutschen wohl überwog.
Doch dies alles vermochte es nicht, das Urfranzösische meiner Erfahrung auch nur in Ansätzen zu mindern, und die Schuld dafür liegt bei der Institution, die mich in meinem ersten Jahr beherbergte: Science Po Lille. Das Prinzip der republikanischen Elitenbildung, dem Science Po sich verschrieben hat – die verschiedenen Science Po gelten im Allgemeinen als Grundschule der Eliteschule ENA, aus der bis jetzt einen großen Teil der Elite und alle Präsidenten gekommen sind – ist derartig einmalig, dass man als Deutscher, selbst mit französischen Wurzeln, gnadenlos integriert wird, mit allen Vor- und Nachteilen. Schnell muss man sich an die Starrheit gewöhnen, das Mittippen in den Vorlesungen, das elendige Schwammlernen, dass den Franzosen seit zwei Jahren eingebläut wird, und welches nur mühselig im Laufe des Jahres aufgegeben wird, die Hausaufgaben, die Anwesenheitspflicht, und, vielleicht am schlimmsten, das ständige Messen, der Drang nach la moyenne, wenn Science Po dies auch zu lockern versucht. Es kann in den ersten Wochen angsteinflößend und gängelnd sein, die Freiheit eines deutschen Studiums fehlt den handausgesuchten Franzosen. Die erste Landung Frankreich scheint dementsprechend wenig appetitlich, doch wenn man sie einmal verdaut hat, die Prinzipien versteht, und seinen eigenen Ansatz aus Deutschland anwendet, ein wenig freier, auf Verständnis gebaut, dann kombiniert sich Freiheit mit Rigueur, der Schlendrian, zu dem deutschen Unis einladen können, wird verhindert, Deadlines helfen, sich kaum zu verlieren. Ohne den französischen Druck entspannt sich auch das Lehrpersonal, und man taucht tief ein in ein weites Spektrum, von Wirtschaft über Geschichte bis Soziologie, welches in dieser Bandbreite der französischen Seele tief auf den Zahn fühlt. Auch erste, eigene interkulturelle Erfahrungen werden möglich, wenn man die Vorteile beider Lernsysteme kombiniert, freies Denken, aber in strenger, organisierter Form, und damit das Beste aus beiden Welten zieht. Wenn man an diesen Punkt angekommen ist, das französische Lehrpersonal durch rege Beteiligung auf seine Seite sieht, den Druck des Namens Science Po übersteht, wird das Studienjahr reich an Erfahrungen, und man lernt eben soviel über Frankreich selbst wie über die unterrichteten Materien.
Auch abseits der schulischen Aspekte ist dieses erste Jahr die volle Ladung Frankreich. Lille ist nicht bikulturell geprägt, kein Straßburg, Deutsch ist kaum vorhanden, Deutschland ein fernes Land, man ist französisch, und dies noch auf eine sehr eigene Art, nordfranzösisch – die Klischees aus erfolgreichen Komödien stimmen tatsächlich, wenn man sich auf die Wärme der Menschen bezieht, und das oft triste Wetter. Kommilitonen sind in der Mehrheit französisch, Jahre verpasster französischer Jugend lassen sich in Monaten aufholen, schnell versteht man den Anderen, und die enge Gruppe – nur 40 Personen beteiligen sich an diesem Studiengang – erzwingt bikulturelle Erlebnisse aller Art. Der französische Takt wird übernommen, und spätestens nach der ersten Verspätung, bei der man in der Bahn ein frisches Croissant herunterschlingen muss, ist man final angekommen.
Nein, dieser Kurs ist nicht per se bikulturell, sondern urfranzösich, doch genau richtig, wenn man auf eigenen Faust Bikulturelles schaffen will und zudem Frankreich kennenlernen möchte, sosehr, wie es sich oft selbst nicht kennt, akademisch, und ganz alltäglich. Es ist gelebte statt vorgegebenen Interkulturalität, gemachte statt nur gedachte, und zugleich selbst für Deutsch-Franzosen eine wundervolle Fremderfahrung.
Je m‘appelle Robin Faucouit et je suis élève de 1ère ABIBAC au lycée Alphonse Daudet de Nîmes. Je tenais à vous faire part de mon expérience ABIBAC et de mes années lycée ainsi que de mon parcours plutôt atypique qui je l’espère vous donneront aussi à vous, l’envie de rejoindre la communauté !!
Alors pour être tout à fait honnête avec vous, lorsque je suis arrivé en seconde ABIBAC, j’avais très peur parce que je n’avais aucune idée de ce dans quoi je me lançais. Mon niveau d’allemand n’était pas terrible à vrai dire… Mais finalement vous n’avez pas à vous faire de soucis parce que la première année est une année de mise à niveau.
Pas de littérature au programme, simplement des discussions sur une multitude de thèmes différents ainsi que de l’histoire-géographie. Cela m’a donné l’occasion de bien enrichir mon vocabulaire et d’adopter une certaine aisance à l’oral. Comme vous le savez sûrement déjà, vous passerez le dernier trimestre en Allemagne. C’est une chance qui vous est offerte afin de faire des progrès considérables. Vous en reviendrez changés avec des étoiles plein les yeux. Bien sûr, charge à vous de ne pas tarder à chercher puis trouver un correspondant ou une famille d’accueil. Si vous partez dans le cadre d’un programme Sauzay, vous pourrez avoir accès à une subvention.
Pour ma part, je suis allé à Berlin et j’ai logé dans une famille d’accueil que j’ai trouvée par le biais de l’OFAJ. J’ai tellement aimé ces quelques mois dans cette magnifique ville qu’est Berlin que j’ai décidé d’y rester encore un petit bout de temps et de passer une année complète à l’étranger. Si vos parents sont d’accord et que vous trouvez une famille ou un endroit sûr où loger, je vous conseille fortement de tenter l’expérience. Pour ne pas exagérer, ça a été la meilleure année de ma vie jusqu’à maintenant. J’ai tellement appris !!
Cela m’a apporté beaucoup. J’y ai découvert un système scolaire très individualisé. Les horaires de cours me permettaient de pratiquer toutes sortes d’activités l’après-midi…c’est juste génial. A l’école j’étais traité comme n’importe quel autre élève allemand, j’avais même pour objectif de rester un an de plus pour y passer mon bac. Mais je m’y suis résigné car il est beaucoup plus intéressant pour moi de passer mon bac en France et d’obtenir un double diplôme via l’ABIBAC que de rester en Allemagne et d’obtenir uniquement l’Abitur.
Je suis donc rentré en France et cette année j’ai poursuivi mon cursus ABIBAC en première dans le même lycée après avoir redoublé. L’année de 1ère marque un changement radical qui s’observe principalement dans les cours d’allemand qui se sont transformés en cours de littérature allemande. Cette matière demande du travail et de l’investissement car les livres (aux choix du professeur) ne sont pas des plus simples et sont pour la plupart écrits en allemand de l’époque. En comparaison vous ferez le même travail que ce que vous faites en français depuis toujours (commentaires composés, analyses…).
Mais ne vous découragez pas, tout cela vous sera expliqué et vous procéderez étape par étape. Le programme d’histoire-géographie suit son cours…
Cette section demande un investissement personnel conséquent, mais il faut aussi voir le bon côté des choses, cette section vous apportera beaucoup au niveau linguistique mais aussi au niveau culturel. Les thématiques abordées sont plutôt intéressantes et l’apport de la mention Abitur en plus du baccalauréat sur le CV est toujours un avantage non négligeable.
Découvrez les témoignages de Pauline, Vadim et Sarène…
Pauline Eberts
DHBV Absolventin
Mit dem Studium zu mir selbst – Während meines Auslandssemesters durfte ich feststellen, dass Wandel tatsächlich außerhalb der Komfortzone beginnt. Die Zeit in Großbritannien war eine bunte Mischung aus Gefühlsachterbahnen, vielen Dingen, die ich zum allerersten Mal ausprobierte, und tiefe Freundschaften, die wahrscheinlich ein Leben lang halten werden. Pauline Eberts: DHBW Absolventin (Wirtschaftsförderung Lörrach GmbH)
Vadim Allheily
Das Duale Studium im Bereich Mechatronik Trinational an der DHBW Lörrach bietet die Möglichkeit, sich persönlich im Bereich Management sowie in vielseitigen wissenschaftlichen und technischen Fachgebieten zu verbessern. Besonders die Multikulturalität steht im Mittelpunkt des Studiums, da die Ausbildung abwechselnd in Frankreich, in Deutschland und in der Schweiz stattfindet, und mehrere ausländische Unternehmenspraktika beinhaltet. Dadurch ist auch der Lehrplan ein einzigartiger Weg, seine Fremdsprachenkenntnissen zu vertiefen sowie die Arbeitsmethoden unserer grenzüberschreitenden Kollegen zu entdecken. Der Einstieg in die Triregio-Berufswelt ist mit diesem Ansatz auf jeden Fall optimal vorbereitet.
Le double programme d’étude de la formation mécatronique trinationale à la DHBW Lörrach permet de se former au management et de perfectionner ses connaissances dans de nombreux domaines d’études techniques et scientifiques. La multiculturalité est également au cœur du cursus d’apprentissage, puisque la formation se déroule alternativement en France, en Allemagne et en Suisse et inclut plusieurs périodes de stage en entreprise à l’étranger. Il s’agit donc une opportunité unique afin d’améliorer ses connaissances linguistiques et de découvrir les méthodes de travail de nos collègues transfrontaliers, ce qui par la suite facilite pleinement l’insertion professionnelle au sein de l’espace Triregio.
Vadim-Allheily
Sarène Ziffel
Der Studiengang Mechatronik Trinational in Frankreich, Deutschland und der Schweiz ist nicht nur eine Ingenieurausbildung, sondern ein kultureller, intellektueller und sprachlicher Austausch einer Dauer von dreieinhalb Jahren.
Mechatronik Trinational hat mich zweifellos auf den richtigen Zukunftsweg gebracht, meine Aufgabe ist es jetzt, diesen Weg weiterzuführen…
par Romain Bougourd, ancien élève abibac (Le Raincy). Romain Bougourd achève ses études de journalisme. Il a publié des articles dans Le Monde et Le Figaro sur l’éducation et le sport.
Après avoir obtenu le double bac français et
allemand, les anciens élèves prennent des chemins différents, en lien ou non
avec l’Allemagne et sa langue. Kinésithérapeute, consultant en informatique ou
étudiants en management international, parcours de cinq double-diplômés.
« La semaine dernière, deux candidatures
ont été rejetées pour intégrer l’équipe parce que les personnes ne parlaient
pas allemand », raconte
Ludivine Herrmann, 25 ans, chargée de mission dans une entreprise de grande
distribution allemande présente en France. La maîtrise de la langue est un
atout indispensable pour l’exercice de son métier. « Les documents informatiques sont en partie en allemand, beaucoup de
responsables en France sont Allemands et j’ai tous les jours des coups de
téléphone avec la maison-mère en Allemagne », explique-t-elle. En
poste en région parisienne depuis 2015, Ludivine Herrmann a suivi l’ensemble de
sa scolarité en Alsace, dans des établissements franco-allemands. Après avoir
obtenu un brevet binational en fin de collège, elle est entrée en section Abibac
et a obtenu son baccalauréat français et son Abitur allemand en 2011. Si elle reconnaît que la formation n’a pas
forcément amélioré son niveau d’allemand qui était déjà élevé, elle avoue que la
mention Abibac et le double diplôme l’ont beaucoup aidée : « c’est une preuve de rigueur, de sérieux
qui donne une bonne image. En plus, certaines formations universitaires le
demandent ».
La
jeune Alsacienne semble être le pur produit de l’enseignement franco-allemand
proposé aujourd’hui dans 82 établissements en France. Si depuis 2012, il existe
au moins un établissement Abibac par académie, celles de Strasbourg et de
Nancy-Metz en comptent respectivement dix-huit et sept. L’apprentissage de la
langue et de la culture allemandes est une nécessité dans ces régions frontalières,
au cœur de ce dispositif franco-allemand. Pour autant, il attire de jeunes
élèves partout en France, souhaitant poursuivre leurs études en Allemagne ou à
l’étranger. Car l’obtention de l’Abitur
permet de postuler à des universités allemandes sans faire les démarches
obligatoires d’un candidat non Allemand. « La reconnaissance d’un diplôme étranger n’est complète qu’après
traduction et approbation, un processus qui dure au moins 4 semaines, ce qui
empêche les futurs étudiants français de se présenter pour le semestre hivernal
de l’année d’obtention du diplôme », explique Nathan Prouvost, 19 ans.
Diplômé en 2016 dans un lycée de Lille, l’Abibac lui a ouvert les portes des
formations allemandes. Il est aujourd’hui en seconde année de Bachelor de physique à l’université
d’Hambourg.
Une
orientation non déterminante
Thomas
Goldberg a aussi poursuivi ses études scientifiques en Allemagne grâce à l’Abibac.
« Cela m’a facilité l’accession aux
l’école de physiothérapie allemandes et m’a apporté un excellent niveau
d’allemand pour l’ensemble de ma formation. Prendre la décision de partir en Allemagne
n’était pas évidente, mais l’Abibac m’a donné assez de confiance en moi pour
tenter ma chance » raconte-t-il. Pari gagné pour lui : il a
récemment décroché un CDI dans un centre de rééducation à La Rochelle. S’il
compte rester en France et s’y installer définitivement, ses trois années
d’études de kinésithérapie à Balingen (Bade-Wurtemberg[M1] ) lui ont beaucoup apporté : « j’ai deux manières d’appréhender mes
patients car il existe quelques différences entre les méthodes allemande et
française, ce qui me permet d’avoir plus de choix pour adapter la meilleure thérapie
à mon patient ».
Mais tous les doubles bacheliers n’exploitent pas forcément la double-culture. « L’Abibac n’a pas été déterminant dans mon parcours », explique François Beau, 23 ans, consultant en infrastructures réseaux pour une grande entreprise française. Double bachelier en 2012, François Beau a opté pour une classe préparatoire avant d’intégrer une école d’ingénieur. Des premières années durant lesquelles il n’a pas utilisé un mot d’allemand, si ce n’est « auprès de la grosse majorité de [ses] amis fan de musique métal car étant le seul à comprendre les musiques de Rammstein », s’amuse-t-il. S’il n’a plus de contacts avec l’Allemagne aujourd’hui, ce qu’il regrette, François Beau estime que la section a été « un plus dans sa construction personnelle ».
Une
section prisée chez les scientifiques
Pourtant,
elle est très prisée des bacheliers scientifiques. En 2016-2017, sur les 3 397
élèves inscrits en Abibac en classe de 1ère et de Terminale, 2 108
suivent en filière scientifique, soit environ 62% des élèves. Lucie Chabanas
fait partie de cette majorité de bacheliers scientifiques. Après avoir obtenue
son double diplôme en 2013, elle a décidé de poursuivre dans un cursus
binational en intégrant le programme franco-allemand de la NEOMA Business
School de Reims. « L’Abibac m’a non
seulement permis de poursuivre mes études en Allemagne et d’accéder à des
opportunités professionnelles trilingues voire quadrilingues, mais également de
faire un prestigieux Master
anglophone international, grâce à mes connaissances en langues renforcées par
l’apprentissage de l’allemand », assure-t-elle avec le recul.
Passionnée de langues, Lucie Chabanas parle anglais, allemand, néerlandais et
japonais en plus du français et voit son avenir à
l’étranger : « peut-être
au Japon ou ailleurs en Europe, les entreprises suisses sont très intéressées
par l’aspect franco-allemand, mais la Belgique est un très grand marché dans
mon domaine », hésite-t-elle.
Comme pour Ludivine
Herrmann, Nathan Prouvost ou Thomas Goldberg, l’Abibac a ouvert des portes à
Lucie Chabanas. Des portes que ces anciens élèves ont poussées grâce à leur
profil bilingue, mais aussi grâce à une autre ouverture apportée par le cursus
franco-allemand : celle de l’esprit, avec la découverte d’une autre
culture. « Les Allemands ont une
façon plus détendue de vivre. C’est pour cette raison que j’aimerais travaillerlà-bas », conclut François Beau.
par Gwendoline Trémenec, lycée Félix Faure, Beauvais
Je suis partie en Allemagne en fin de seconde pendant
trois mois dans le cadre d’un programme Brigitte Sauzay. J’ai posté une annonce
sur le site de l’OFAJ afin de trouver une correspondante. Après avoir échangé
quelques mails et fixé nos dates, j’ai pris le train pour Kempten alors que je
ne savais ni à quoi ressemblait ma corres ni si j’allais arriver au bon
endroit. En descendant du train, je me suis sentie très vite perdue mais
heureusement, ma corres est venue vers moi et m’a demandé :« C’est
bien toi ma corres française ? Comment est-ce qu’on prononce ton
prénom ? » Ce furent les premiers mots qu’on échangea, et bien que je
lui aie expliqué comment bien prononcer mon prénom, elle n’a jamais su le dire
correctement, aucun Allemand d’ailleurs.
Dès que
je suis entrée dans la maison, je me suis tout de suite sentie chez moi. Sa
famille m’a très bien accueillie et je me suis intégrée très facilement. Ses
parents s’intéressaient beaucoup à la France, au français, à ma façon de vivre.
J’aidais souvent sa mère, que ce soit pour cuisiner ou pour jardiner car vivant
dans une ferme, la main d’œuvre est toujours la bienvenue.
Mon
premier jour à l’école a été à la fois surprenant et perturbant. Quand tous les
élèves sont entrés en classe et se sont installés à leur place, le professeur
allume une bougie pour réciter le Morgenspruch. Ensuite, les cours s’organisent
d’une manière bien particulière. Les matières sont enseignées sous forme d’Epoche,
c’est-à-dire qu’elles sont enseignées deux heures par jour par cycles de trois
semaines. Les classes comprennent peu d’élèves et ne changent pas de la 1ère
à la 12e classe. Les élèves sont donc très proches les uns des
autres ce qui permet une bonne entraide.
En
France, notre système est basé sur la réussite et la compétitivité, l’école de
ma corres sur un tout autre fondement. La Waldorfschlule est fondée sur la
philosophie de Rudolf Steiner. Selon lui, l’Homme est un tout. Il a autant
besoin de savoir se servir de ses mains que de son cerveau. Beaucoup de temps
est donc consacré aux travaux manuels. J’ai eu l’occasion d’apprendre à tricoter,
coudre, souder, scier tout en participant à la vie de l’école et à des projets
de classe tels que construire des cabanes pour les plus petits ou fabriquer des
lampes. L’art a également un rôle primordial dans cet enseignement. Les élèves
font beaucoup de poésie, de théâtre, de musique, de chant, de dessin et
d’eurythmie. L’eurythmie est un mélange entre du théâtre, de la danse et de la
méditation qui vise à réfléchir sur son être et à se sentir bien dans son corps
grâce à des mouvements. J’ai par exemple appris à danser mon prénom et les
planètes. La première fois que j’ai assisté à un cours d’eurythmie, j’ai rigolé
toute l’heure tellement ça m’a paru ridicule mais après y avoir participé, ça
m’a tout de suite paru beaucoup plus intéressant et j’ai compris que c’était
bien plus qu’une simple gestuelle.
Ma
corres habite en Bavière, une région bien particulière de l’Allemagne. Les
traditions sont très ancrées dans la culture et les Bavarois en sont fiers. Il
n’est pas rare de voir des gens dans la rue, habillés de tenues traditionnelles
par exemple. L’accent est très prononcé et beaucoup de personnes parlent le bavarois
ou le souabe, même les plus petits. J’ai donc pu apprendre quelques mots et
expressions : en Bavière, on ne dit pas « Guten Tag » mais
« Grüß Gott », « Wo bist du ? » devient « Wo
bisch ? » et « essen » se prononce « essne ».
Partir
en Allemagne a été pour moi bien plus qu’un voyage linguistique. Vivre dans un
autre pays pendant trois mois m’a fait prendre conscience de beaucoup de chose,
que ce soit sur moi-même ou sur la France. Par exemple, j’ai vu une autre façon
de voir le monde grâce à la Waldorfschlule, qui vise à n’apprendre que
l’essentiel, au contraire des écoles françaises où l’on enseigne des matières
beaucoup plus abstraites qui sont inutiles dans la vie de tous les jours et qui
de plus stressent les élèves et ne laissent presque aucune place aux loisirs.
J’ai également appris à être plus tolérante vis-à-vis des handicapés. Bien que
je n’avais rien contre eux auparavant, les côtoyer tous les jours à l’école et
faire des activités avec eux m’a fait grandir et j’ai pu apprécier de les aider.
L’Allemagne m’a aussi fait réfléchir sur mes habitudes alimentaires. Les
Allemands sont plus ouverts au végétarisme et au véganisme, ce qui m’a fait
prendre conscience que la viande n’est pas indispensable. Mais avant tout, ce
fut une expérience inoubliable qui m’a permis de rencontrer de nouvelles
personnes, de découvrir une autre façon de vivre et de nouveaux horizons.
Je m’appelle Anaïs,
je suis partie en avril 2017 (durant mon année de seconde) pendant un mois en
Allemagne, dans le cadre de l’échange Brigitte Sauzay. J’ai envoyé ma
candidature à l’Académie, par laquelle j’ai été contactée par la suite pour une
proposition de correspondante.
Je suis partie en
voiture avec ma mère et ma sœur qui ont dormi une nuit à Tübingen. Nous avons
été très bien accueillies par la famille de Theresa (ma correspondante). Les
Allemands sont des hôtes en général très chaleureux. Nous avons tous ensembles
visité Tübingen et le lendemain un petit château aux environs.
J’allais
tous les jours à l’école à vélo, et n’avais que deux jours par semaine où
j’avais école l’après-midi. Je trouve les cours allemands plus productifs que
les nôtres, ils ont 45 minutes au lieu d’une heure et produisent le même
travail en ayant 15 minutes de moins. Tous les élèves de la classe ont été très
sympathiques avec moi et m’inséraient dans leurs groupes de travail notamment.
J’étais dans la même classe que ma correspondante, tout en étant souvent avec
ses amis ce qui nous a permis de très bien nous entendre durant ce mois.
Au-delà de l’école, j’ai découvert la vie quotidienne allemande, des habitudes
alimentaires au mode de vie en général.
J’ai beaucoup
échangé avec la maman de Theresa qui s’est occupée de moi comme de sa propre
fille. La famille de Theresa m’a permis de découvrir de superbes endroits, j’ai
passé 3 jours à Berlin pour les « Kirchentag » (jours d’église) très
populaires en Allemagne, lors desquels j’ai pu apercevoir Barack OBAMA ou
encore Angela MERKEL, et visiter Berlin.
Je conseille bien
entendu à toutes celles et tous ceux qui hésitent encore ou ont peur de partir,
de sauter le pas, c’est une expérience à vivre et quand on en a la possibilité,
c’est dommage de s’en priver. J’ai le sentiment d’avoir progressé en Allemand,
et cela m’a beaucoup aidé pour la compréhension de l’oral.
Cet échange m’a été très bénéfique
que ce soit d’un point de vue humain, culturel ou encore linguistique.
J’ai eu le plaisir de faire partie d’une
classe Abibac. J’insiste sur le mot plaisir et oh quel plaisir ce fut !
D’abord réticente en troisième, je me suis finalement laissée tenter par
l’aventure. J’insiste également sur le terme aventure. En effet, je vous mets
en garde : L’abibac ce n’est pas n’importe quoi. Pendant trois années, on
subit une émulation constante, une pression créatrice due à une importante
charge de travail mêlée à une ambiance de groupe incomparable. Un navire de
vingt-quatre élèves et deux professeurs, en route vers l’Abitur. Et c’est vrai
qu’on y arrive, finalement, à cet Abitur tant convoité. Mais comme dans chaque
voyage, ce qu’on retient, c’est le trajet. Et quel riche trajet, que dis-je,
périple ! De nombreuses escales en Allemagne, tout naturellement :
six mois pour certains, trois pour d’autres, puis plusieurs fois une semaine.
On se noie dans les déclinaisons, on sombre dans les méandres des analyses de
texte. Mais l’équipage est toujours là pour nous sortir de l’eau. Ça reste et
restera une des constantes universelles de l’Abibac : nous ne sommes pas
seuls, et heureusement.
J’ai fait mon Abibac au lycée Jean
Dautet de La Rochelle, qui a pour spécificité d’encourager très fortement les
élèves de seconde à partir en Allemagne pour un minimum de trois mois. La
majorité part pendant six. On comprend donc dès le mois de septembre qu’on va
vivre trois années singulières. Vers la fin du mois de janvier, les premiers
départs commencent. La classe se vide au compte-goutte. Les au-revoirs se
succèdent. Nous nous retrouvons tous catapultés dans des familles inconnues,
avec pour seule mission : survivre. Bien sûr, passées les angoisses des
premiers jours, les langues se délient mais parfois très difficilement, surtout
que ce ne sont pas les mêmes, ces langues ! Il est évident que
l’apprentissage « sur le tas » est efficace, même si radical, si bien
que très vite, on se surprend à ne même plus réfléchir avant d’ouvrir la
bouche, à ne pas devoir répéter pour être compris, ou même à rêver dans la
langue de l’autre. C’est plaisant, on est fier, on se dit qu’on n’est pas venu
pour rien. Alors on communique plus librement, les camarades deviennent des
amis et on s’attache à notre vie germanique. Parfois un peu tard : il faut
déjà repartir. Pas seul bien sûr ! On est désormais à la charge de notre
correspondant.
Nous arrivons alors en classe en
Première, nous retrouvons nos amis et nos marques dans une ambiance assez
étrange. Un temps d’adaptation est toujours nécessaire. C’est alors reparti
pour une année riche, en travail bien sûr, en émotions surtout. On enchaîne les
œuvres au programme et les thèmes de civilisation, les dossiers sur l’Europe et
les exposés d’histoire. La classe de première laisse place à la classe de
Terminale, accompagnée de tout son lot d’échéances : bac, abitur,
admissions etc. La pression monte d’un cran, les nuits se raccourcissent, les
cernes se rallongent. Parfois des larmes coulent : rarement de tristesse,
parfois de joie, souvent de rire. On se rend compte que le temps passe vite,
que les derniers moments approchent et alors, on ne sait pas exactement si on
voudrait accélérer ou ralentir le temps. Ce qu’on sait, ce qu’on voit, ce sont
les échéances et les piles de cours qu’il nous reste à apprendre. Finalement,
les épreuves se passent, on y a été suffisamment préparé donc elles se passent
même bien et on réalise que c’est la fin de l’Abibac. On était assis sur une
chaise, trois ans plus tôt, entourés de personnes inconnues, se demandant si on
n’aurait pas mieux fait d’aller dans son lycée de secteur et en un claquement
de doigt, on se tient, debout sur l’estrade, notre tant convoité diplôme de
l’abitur dans les mains, entourés de visages connus et aimés, se demandant où
le temps a bien pu passer.
Aujourd’hui, exactement quatre ans après
ma rentrée en seconde, je m’apprête à emménager dans ma colocation en
Allemagne. Je suis maintenant un cursus franco-allemand de chimie à
l’université de Haute Alsace et à l’Albert-Ludwigs Universität Freiburg. Et
quand il sera terminé, j’en parlerais avec autant de joie et de plaisir que
l’Abibac. J’insiste sur le mot plaisir et oh quel plaisir ce fut !
Lille – Au bout de trois formidables années passées
dans la classe Abibac du lycée Faidherbe de Lille, j’obtiens le double-diplôme
franco-allemand en 2017. Le travail intense, l’ambiance agréable, l’excellent
niveau des cours ; c’est tout un cycle qui touche à sa fin.
Confortée dans ma passion pour les relations
franco-allemandes, je suis certaine de vouloir continuer dans ce domaine. Ayant
la double nationalité, la culture binationale a toujours joué un rôle central
dans ma vie, ce qui m’a amenée à choisir la voie de la continuité. C’est la
raison pour laquelle j’ai opté pour un double diplôme franco-allemand dans le
supérieur.
Je suis à présent en troisième année du double diplôme
Licence/Bachelor d’études interculturelles franco-allemandes. Ce cursus intégré
labellisé par l’université franco-allemande (UFA) est proposé par l’université
Sorbonne Nouvelle Paris 3 et s’effectue en collaboration avec la Freie
Universität Berlin. Il constitue par ailleurs le seul cursus intégré de ce
champ disciplinaire et de ce niveau implanté respectivement à Paris et à
Berlin.
Chacune des deux universités partenaires offre chaque
année 10 à 12 places, pouvant donc accueillir 20 à 24 étudiants chaque année.
L’Abibac : une préparation idéale
En effet, ce cursus est sélectif, les places sont
limitées et la sélection est opérée par un jury international. Pour être
capable de suivre les cours en allemand à Berlin, un très bon niveau d’allemand
est exigé. L’Abibac constitue donc une préparation idéale tant sur le plan
linguistique que sur le contenu des cours. Les cours d’histoire
franco-allemande dispensés en classe de première et de terminale étaient
particulièrement utiles en vue de ce qui m’attendait en L1.
Au-delà des connaissances, je retrouve dans ce cursus
une ambiance et un encadrement similaire à la classe d’Abibac : l’organisation
d’ateliers interculturels dans les deux villes permettent de renforcer la
cohésion de groupe à travers la découverte de secteurs culturels et de métiers
spécifiques du franco-allemand, tout comme des projets collectifs menés en
troisième année.
Quels sont les enseignements dispensés ?
La licence d’études interculturelles franco-allemandes
se caractérise avant tout par sa pluridisciplinarité. Elle comprend des enseignements de langue et
de littérature, de sociétés et cultures, de traduction, de droit (français,
allemand, européen) et de science politique. Une attention particulière est par
ailleurs accordée à l’étude des relations politiques et culturelles
franco-allemandes et à l’apprentissage d’une nouvelle langue ou
l’approfondissement des connaissances d’anglais est conseillé.
Un stage obligatoire – une démarche
professionnalisante
Pour valider la licence, nous devons obligatoirement
faire un stage dans le pays de la langue cible, en l’occurrence un pays
germanophone.
Le meilleur moment ? Les « vacances » inter-semestrielles,
appelées « vorlesungsfreie Zeit » en
Allemagne. La plupart des étudiants du côté parisien ont en effet effectué leur
stage à partir du mois de février de la L2, tandis que d’autres ont choisi
d’étaler les heures pendant le semestre. Quelle que soit la période choisie,
l’important est de respecter le volume horaire de 240 heures de travail, ce qui
correspond à 6 semaines de stage.
Les lieux choisis ? L’approche pluridisciplinaire de
la licence laisse une grande marge de liberté. Des maisons d’édition, des
rédactions de presse, des librairies sont des exemples dans le secteur
littéraire. Des orientations politiques sont tout à fait possibles, comme un
stage à l’Ambassade de France en Allemagne. Bien sûr, des stages facultatifs
sont également encouragés.
Attirée par le journalisme dans le domaine
franco-allemand, j’ai obtenu un stage à la deuxième chaîne de télévision
allemande (ZDF) dans le bureau de la capitale, où j’assisterai l’équipe de
l’émission d’investigation politique Frontal 21.
L’année de mobilité à Berlin
Après avoir passé la première année à Paris, nous nous
sommes tous retrouvés à la Freie Universität Berlin pour notre deuxième année.
C’était une année très enrichissante à tous points de vue.
Tout d’abord sur le plan linguistique : parler
allemand au quotidien, à l’université, mais aussi en dehors du cadre académique
est un atout primordial pour faire des progrès considérables en peu de temps.
C’est l’occasion de mettre en pratique ses connaissances théoriques et de
s’imprégner davantage de la « mélodie de la langue ». Bien sûr, le passage en
Abibac constitue là aussi une excellente préparation, surtout si vous avez eu
l’occasion de participer au programme Voltaire ou Brigitte Sauzay.
Culturellement, le séjour à Berlin permet de se forger
une opinion plus concrète de la vie quotidienne des habitants et d’observer les
différences interculturelles entre les deux pays. Ce sont des éléments que l’on
n’apprend pas en cours, mais seulement au contact avec la réalité, ce qui est à
mon sens particulièrement important. Et parfois, certains clichés se confirment
…
Par ailleurs, de nouvelles amitiés se créent,
permettant ainsi un réel échange binational. Vivre à Berlin est en effet très
agréable. C’est une ville verte, parsemée de parcs et entourée de lacs dans
lesquels les Berlinois aiment se baigner en été. Très cosmopolite, Berlin est
selon moi la capitale mondiale de la « culture alternative » – l’art, les
squats, les quartiers comme Kreuzberg ou Neukölln témoignent d’un mode de vie à
l’opposé de Paris. Les adeptes de l’alimentation végan et des vêtements vintage
de seconde main y sont nombreux !
L’immersion dans un autre système universitaire a sans
doute représenté l’expérience la plus intéressante, tellement les différences
sont nombreuses. Les méthodes d’enseignement axées sur l’oral, la mentalité des
étudiants, la structure des semestres ou encore la grande autonomie dont
disposent les étudiants ne sont que quelques exemples parmi d’autres.
A Berlin, nous avions essentiellement des cours de
littérature et de droit, pour lesquels une bonne maîtrise de la langue était
essentielle. Même si certains cours étaient destinés à des étudiants étrangers,
nous assistions également à des cours de droit dispensés à de futurs juristes,
ce qui supposait une adaptation rapide.
Quant au financement, nous disposions tous d’une
bourse Erasmus et d’une bourse de l’UFA qui soutient activement ce cursus.
Ainsi, la majorité des frais étaient couverts.
Quels sont les débouchés ?
Comme le suggère le choix des stages et la diversité
des enseignements dispensés tout au long du cursus, les débouchés sont en effet
très variés. Les métiers sur lesquels peut déboucher le cursus sont ceux des
acteurs et médiateurs des relations franco-allemandes et de la formation, de l’édition,
du tourisme et de l’administration publique et privée. Nombreux sont ceux qui
se spécialisent en master, tandis que d’autres intègrent de grandes écoles
comme Sciences Po ou l’ENA.
A titre d’exemple, le master de journalisme
franco-allemand international en partenariat avec l’université Gutenberg de
Mayence vient d’être créé et se place en continuité de la licence. Beaucoup de
personnes diplômées de ce cursus travaillent aujourd’hui pour un média
allemand, la ARD, Deutsche Welle ou encore Deutschlandfunk, d’autres dans
l’organisation de projets culturels, en tant que traducteurs ou enseignants.
A l’issue de la licence, je souhaiterai m’engager dans
les affaires européennes. La classe d’Abibac puis le double diplôme
franco-allemand actuel ont permis de me spécialiser dans les relations
binationales, ce qui constitue un atout incontestable pour une carrière
internationale.
Si vous êtes passionné par les relations
franco-allemandes, que vous souhaitez suivre une formation pluridisciplinaire
débouchant à terme éventuellement dans les secteurs culturels, alors cette
licence est faite pour vous.